Le grand embrasement • Musiques pour Charles VI (1368-1422)

En 1392, alors que la France traverse enfin un temps de paix suite au conflit qui l’opposait à l’Angleterre depuis des années, le roi Charles VI est déclaré fou. Lors de ses absences, son frère Louis d’Orléans s’oppose à Jean sans Peur, duc de Bourgogne, provoquant une guerre civile meurtrière et sanglante. Déchiré entre des princes incapables de s’allier contre leur ennemi, le royaume de France n’aura plus d’autre choix que de céder sa couronne à l’Angleterre…

Le Grand Embrasement raconte ce moment charnière et peu connu de notre histoire en partant sur les traces des compositeurs actifs en France à cette époque. Dans un contexte politique tumultueux où la place de l’art est questionnée, peu d’informations subsistent à leur sujet. Toutefois, ils semblent compter parmi les musiciens les plus réputés de leur temps comme en témoigne le poète Martin le Franc (1410-1461), dans Le Champion des Dames :

Tapissier, Carmen, Césaris
N'y a pas longtemps si bien chantèrent
Qu'ils ébahirent tout Paris !

Notre programme souhaite rendre justice à ces compositeurs oubliés qui ont pourtant profondément influencé l’histoire de la musique. Jetant le pont entre le raffinement extrême de l’ars subtilior de la fin du 14ème siècle et l’esthétique de la chanson bourguignonne du 15ème siècle, plus simple et plus épurée, ils ont par leurs créations initié une nouvelle ère musicale dont Gilles Binchois et Guillaume Dufay deviendront les figures les plus emblématiques.

Créé à l’occasion des 600 ans de la mort de Charles VI, ce spectacle mêle musiques inédites et textes rares et captivants, permettant de s’immerger dans une époque méconnue, aux défis et aux problématiques profondément contemporains.

Into the Winds [...] propose un « Grand Embrasement » d’une belle intelligence mettant en regard des fragments de chroniques et des musiques entre Ars subtilior et XVe siècle commençant. Fanfares, musiques de circonstances, chansons d’amour évoquent, sans paroles, la guerre et la paix, l’amour et la mort autour de la figure de Charles VI. Busine, trompette à coulisse, bombardes et chalemies, flûtes et percussions : autant de combinaisons multiples colorent avec délicatesse, subtilité et éclat ces musiques rares où Binchois et Oswald von Wolkenstein alternent avec Johannes le Grant ou Jacobus Coutreman. Anne Ibos-Augé, Diapason Magazine

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